Soudain, j'entendis un grondement. Je sursauta et me leva d'un bond. Dans l'ombre des bois se détachaient deux yeux luisant qui s'approchaient. Je me releva et dégaina mon épée jusqu'à ce que la gigantesque silhouette se détache de l'ombre. C'était un grand dragon qui abaissa sa tête en signe de soumission.
- Je ne te souhaite aucun mal, petit être des plaines. Seulement de la compagnie.
Je regarda le dragon d'un air hébété, puis me rassis en invitant le dragon près du feu. Il s"assit et engagea ainsi la conversation.
- C'est étrange de rencontrer un voyageur solitaire dans ces contrées ... Dit-il d'un air nostalgique. Il y a deux semaines, j'ai rencontré un groupe de deux nains. Je leur proposèrent ma compagnie et ils acceptèrent gentiment et me racontèrent une de leur fameuse légende. Celle qu'il parle de leur naissance dans ce monde :
"Dwar, ses fils et leurs femmes étaient à bord d'un navire. Une grande tempête les égara, et ils se retrouvèrent perdu dans la brume. Dwar eut une vision d'une Terre promise, s'ils parvenaient à la libérer d'une malédiction qui l'emprisonnait sous la glace et la neige. Il indiqua à ces rameurs où conduire son bateau. Ses fils se désespérèrent et leur épouses dirent qu'il divaguait, car ils faisaient route vers le nord où la nourriture était rare, où la neige était si blanche qu'elle vous aveuglait pendant le jour et les vents si froids qu'ils vous glaçaient le sang à la nuit tombée.
Ils échouèrent contre un continent de glace. Des montagnes de glace, des plaines de glace. Ils se réfugièrent dans une grotte gelée, mais eurent bientôt très froid. Ils brûlèrent tout, même le navire apporté depuis le rivage. Dwar n'eut bientôt plus rien pour faire du feu ; il monta le versan d'une montagne et creusa la neige. Les autres faiblirent, mais Dwar ne s'arrêta pas. Il ne tint pas compte de la fatigue, de la faim, et de la soif, car il savait qu'il leur fallait trouver du combustible ou bien ils mourraient. Il trouva un arbre doré sous la glace, l'Arbre du Soleil. Ils étaient nombreux jadis, et laissaient choir à chaque saison, joyaux et pépites comme s'il sagissait de pommes ou de poires. C'était une question de vie ou de mort pour ses gens, alors Dwar saisit sa hache et tailla une branche, puis une autre, puis une troisière, et alluma un feu. L'arbre était effectivement magique et quand son bois brûla, Dwar invoqua le Soleil. Ce dernier vint, réchauffa la terre et fit fondre toute la glace. Ils se trouvaient dans un val magnifique. Dwar ordonna aux siens de ne pas toucher à l'arbre et de ne prendre que les joyaux qui pousseraient sur les deux branches restantes. Le coeur de Dwar céda à la fatigue ; en rendant son dernier soupir, il légua les montagnes et les vallées à son peuple, mais ne donna l'arbre qu'a ses seuls fils.
Les fils de Dwar remarquèrent le tronc et les racines de l'arbre était en or. Ils ne voulurent pas attendre que les pépites tombent, alors qu'ils pourraient avoir tant d'or en l'abattant. Ils le découpèrent et déterrèrent quelques racines ; ils en tirèrent assez de richesses pour devenir roi tout les trois. Mais cette fortune facilement obtenue ne leur apporta que le malheur. La famille fut rongée par les intrigues, les complots et la duplicité. Leurs richesses furent rapidement dépensées et leurs arrière-petits-enfants connurent la pauvreté. Ils avaient cependant entendue toute ces histoires et tiré des enseignements du comportement des fils du roi : ils savaient où trouver d'autres Arbres du Soleil s'ils observaient attentivement et travaillaient, car leur racines couraient sur toute les montagnes. Je l'ai un peu raccourci, mais le chant finit ainsi :
Un arbre d'or pour tout les nains
Pour chacune, pour chacun.
Creuse ta mine, creuse tes mains !
Cultive tes terres, commerce bien !
La récompense est tellement près
Pour ceux qui œuvrent avec fierté."